Publié dans Communiqués

Mise au point sur les subventions salariales pour entreprises : De nombreuses entreprises pourraient tomber entre les mailles du filet

Par Charles Milliard
Président-directeur général

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) constate que les lacunes qu’elle avait soulevées dans le programme de subventions salariales pour les entreprises n’ont malheureusement pas été corrigées dans la mise au point effectuée aujourd’hui par le ministre des Finances du Canada, M. Bill Morneau.

Bien qu’elle ait salué le programme de subventions salariales à 75% annoncé par le premier ministre Justin Trudeau, la FCCQ avait également soulevé une préoccupation importante concernant un des critères d’admissibilité, soit une perte de revenus de 30% occasionnée par la COVID-19.

« Nous comprenons que la situation est exceptionnelle et que la mise en place d’un tel système peut représenter un défi, mais les entreprises ont besoin de liquidités dans un délai plus rapide que 6 semaines si elles veulent pouvoir maintenir le lien d’emploi avec leurs travailleurs qualifiés. Le premier ministre Justin Trudeau et le ministre Bill Morneau envoient un message aux entrepreneurs de réembaucher la main-d’œuvre mise à pied temporairement, mais pour que ce soit possible rapidement, les sommes doivent arrivées dans un délai plus court », a déclaré Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

La FCCQ a pris note des commentaires indiquant que l’Agence du revenu du Canada (ARC) se concentrait présentement sur la gestion de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), et que la gestion de la subvention salariale viendrait par la suite.

« Le besoin de liquidités est urgent et immédiat. Pour toutes les entreprises avec un cycle de facturation plus long, cette preuve de pertes de revenus de 30% par rapport aux revenus à pareille date l’année dernière sera ardue et potentiellement impossible, même si leurs pertes seront considérables. Si l’on souhaite soutenir nos PME et s’assurer d’une relance rapide, il faut que les employés ne perdent pas leur lien d’emploi et que les employeurs conservent une main-d’œuvre précieuse. Le programme de subvention salariale est un moyen simple et efficace pour y arriver, malheureusement les critères mis en place ne faciliteront pas la réembauche des employés mis à pied pour que les entreprises puissent bénéficier des subventions salariales », a ajouté Charles Milliard.

« Par ailleurs, il ne faut pas seulement regarder la colonne des revenus, mais aussi celle des dépenses. Plusieurs entreprises subissent actuellement une hausse des coûts de production importante. Pour des entreprises essentielles du secteur agroalimentaire, par exemple, les coûts de transport, de mesures sanitaires additionnelles ou les primes aux employés viennent accroître leurs dépenses. L’impact économique pour ces entreprises sera le même qu’une perte de revenus, mais elles ne seront pas admissibles au programme de subventions salariales. Le diable est dans les détails et malheureusement, on constate que plusieurs entreprises pourraient tomber entre les mailles du filet mis en place », a commenté M. Milliard.

Les critères pourraient également exclure une entreprise s’étant développée rapidement dans la dernière année. « Une PME en expansion qui n’atteindrait malheureusement pas l’équivalent de 30% de pertes de revenu par rapport à la même période l’année dernière, mais enregistre plus de 30% de pertes par rapport aux trois mois précédents la crise, se retrouverait également exclue des subventions salariales. Il faudrait faire preuve là aussi de plus de flexibilité, selon nous », illustre M. Milliard.

« Le critère de calcul de la perte de revenus pourrait retarder le versement de l’argent. L’insistance sur les pénalités éventuelles qui seraient imposées aux entrepreneurs est également contreproductive. Nos entrepreneurs et nos PME ne souhaitent pas abuser du programme, elles veulent sauver des emplois et s’assurer de traverser et de survivre à la crise que nous connaissons », a conclu Charles Milliard.

À propos de Charles Milliard
Président-directeur général

Charles Milliard est président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec depuis janvier 2020. Gestionnaire chevronné, il possède une longue expérience en affaires publiques, plus particulièrement dans le secteur pharmaceutique, de la santé et des sciences de la vie. Il a œuvré au sein du Groupe Uniprix durant 14 ans, occupant plusieurs responsabilités dans l’ensemble des fonctions de l’organisation. De 2013 à 2016, il y a occupé le rôle de vice-président exécutif du Groupe, ayant sous sa supervision la moitié des employés du siège social. Avant de se joindre à la FCCQ, il était vice-président, Santé, au sein du cabinet de relations publiques NATIONAL.

Au fil des années, Charles Milliard a acquis une solide expérience en gestion d’enjeux stratégiques et financiers, en développement de stratégies politiques et gouvernementales, et a su développer d’importantes habiletés de leadership et de représentation publique des organisations.

Titulaire d’un baccalauréat en pharmacie et d’un certificat en économique de l’Université Laval, ainsi que d’un MBA de HEC Montréal, Charles Milliard est membre de l’Ordre des Pharmaciens du Québec. Chroniqueur santé à diverses émissions télé au cours des dernières années (Radio-Canada, TVA et V), il s’implique en outre à titre personnel au sein de plusieurs organismes culturels, notamment à titre de président du conseil d’administration du Festival TransAmériques et de la Fondation du Cegep de Lévis et d’administrateur à l’Orchestre symphonique de Montréal, au Conseil des Arts de Montréal et au Festival de Lanaudière.

  1. Saint-Hyacinthe, le 14 mai 2023 — La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) est fière de d évoiler les lauréats du Gala des chambres 2024. Présenté par le Régime d’assurance collective des chambres de commerce (RACCC), ce concours incontournable met à l’honneur les bénévoles, les employés et les chambres de commerce qui se sont... En savoir plus
  2. MONTRÉAL, 9 mai 2024 – La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) est favorable à la création d’un véhicule dédié à la planification globale des grands projets de transports, pour autant que Mobilité Infra Québec simplifie et réduise les silos entre les acteurs du transport, lorsque vient le temps de planifier et d’exécuter... En savoir plus
Ce type de contenu vous intéresse? Abonnez-vous au FCCQeXpress, le bulletin bi-mensuel de la FCCQ. On y retrouve toute l’actualité de la Fédération et de nos partenaires!