Publié dans Lettres ouvertes

Persévérons !

Dans un texte publié dans les pages de La Presse le 11 décembre dernier, l’historien et sociologue Gérard Bouchard questionne les politiques économiques adoptées par le gouvernement Couillard, avançant que ces dernières seraient l’œuvre d’un parti pris strictement idéologique et que derrière l’argument de la discipline budgétaire, il y aurait un agenda libéral qui ne vise rien de moins qu’à « dissoudre le Québec ».

À notre avis, adhérer à cette vision simple de notre économie est contraire aux principes de base que l’on enseigne aux ménages pour une bonne gestion de leur budget. Si les initiatives mises sur pied ont soulevé la grogne des syndicats qui, malgré l’entente de principe intervenue entre le gouvernement et les travailleurs du secteur public, continuent d’en vouloir davantage, il faut convenir que le ménage des finances publiques s’imposait, que « pelleter notre déficit en avant », on le rappelle, n’était plus une solution.

À ceux qui reprochent « l’agressivité » des politiques rigoureuses mises de l’avant par le gouvernement en matière de gestion de l’économie, il y a lieu de se rappeler le Manifeste pour un Québec lucide en 2005. Ses auteurs écrivaient que « les Québécois travaillent moins que les autres Nord-Américains; ils prennent leur retraite plus tôt; ils se paient des programmes sociaux plus généreux; dans leur vie privée comme collective, ils s’endettent jusqu’à la limite de leur carte de crédit. »

Et pourtant, une décennie plus tard, tout cela reste malheureusement vrai. Le taux d’emploi des 55 ans et plus au Québec est inférieur à la très grande majorité des autres provinces canadiennes. Notre dette per capita, notre dette rapportée au PIB ainsi que nos dépenses consolidées demeurent elles aussi supérieures à celles des autres provinces canadiennes.

Le redressement de nos finances publiques ne relève donc pas du dogme ou d’un « agenda ». Il relève au contraire d’une réflexion rigoureuse, du devoir de responsabilité, de l’obligation d’agir.

Tous les groupes socioéconomiques doivent faire leur part pour contribuer à ce redressement, à commencer par les plus riches. Il faut certainement éliminer les échappatoires fiscales injustifiées, pourchasser la corruption sans relâche, mieux taxer la richesse. Toutes ces actions sont nécessaires mais ne nous exemptent pas de questionner et d’éventuellement abolir les organismes ou les programmes ayant perdu de leur pertinence avec le temps.

Monsieur Bouchard termine son texte en affirmant que ce à quoi aspire la grande majorité des Québécois, c’est une société soucieuse d’équilibres et qui s’efforce à l’équité dans ses choix collectifs. Sur ce point, nous nous entendons. Nous ne souhaitons pas pour nos enfants et nos petits-enfants un État lourd, entravé du boulet de sa dette publique. Nous souhaitons un État libre de ses choix et qui a les moyens de les réaliser. Ces moyens se mesurent non pas par l’ampleur des dépenses publiques, mais par la capacité du gouvernement d’emprunter et de taxer en cas de véritable besoin, par la confiance qu’il inspire aux citoyens. Pour renforcer cette capacité-là, nous ne devons pas faire demi-tour, mais plutôt persévérer dans nos efforts pour redresser nos finances publiques.

Formulons enfin un vœu pour l’année 2016 : que le gouvernement Couillard maintienne la même rigueur à l’égard des finances publiques et du développement économique.

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